Lors des dernières journées de l’AFTE, j’ai participé à la première table ronde dédiée au thème de l’ESG. Ces critères extra-financiers (Environnement – Social – Gouvernance) prennent une place grandissante dans la gouvernance des entreprises.
J’en partage quelques messages clés.
Les trésoriers sont conscients que les critères ESG vont impacter leurs politiques de placement
D’après le sondage mené par l’AFTE en amont de la table ronde et auquel près de 60 trésoreries ont répondu, 1 trésorier sur 3 prévoit de mettre en place une politique d’investissement ESG à court ou moyen terme, et je suis assez optimiste pour croire que le ratio s’est amélioré après l’événement ! Dans tous les cas, cela démontre avec netteté une prise de conscience du marché de l’importance de cette démarche.
Les critères ESG sont désormais perçus par les trésoriers comme une force
Ils ne sont plus une contrainte comme cela a pu être le cas dans le passé. Les trésoriers y voient d’abord une source d’éthique et de sens. Ils reconnaissent aussi l’ESG comme un outil de communication puissant. De façon générale, la politique ESG est aussi une déclinaison de la stratégie globale de l’entreprise au niveau de la trésorerie.
Une implémentation à mener en mode projet
Les avantages sont nombreux et une chose est sûre : pour en tirer tous les bénéfices, les trésoriers se doivent d’être proactifs et de lancer les chantiers incontournables en termes de méthodologie, de sélection de prestataires, de process, de pilotage et de suivi. Un véritable projet transverse que le trésorier doit mener avec la communication financière sous le sponsoring du CFO.
Les critères ESG s’appliquent non seulement aux investissements mais également aux financements et désormais aux produits dérivés
Les critères ESG touchent désormais l’ensemble des instruments financiers exploités par les trésoriers. Cela concerne biens sûr les investissements. Cependant, il ne faut pas oublier les financements et produits dérivés de couverture. Plusieurs transactions récentes montrent que l’innovation est forte dans le domaine des dérivés ESG. Il devient évident que la RSE s’invitera de plus en plus dans les décisions des salles de marchés corporates.
L’ESG est une opportunité mais aussi un risque à monitorer
Enfin, chez Kleber Advisory, nous poussons tous les jours pour que les critères ESG fassent partie intégrante de la cartographie des risques de la fonction finance. Il est fréquent de voir des investisseurs s’arrêter aux rendements parfois inférieurs des supports ESG. Pourtant, une étude risque vs rendement globale permettrait sans doute de rééquilibrer cette vision en prenant en compte le rôle de mitigant de l’ESG contre les risques de non-conformité, d’image et de réputation, voire de stabilité financière…
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Quelques références qui montrent que nous sommes nombreux dans l’écosystème financier à nous poser ces questions :
- Le Pacte Mondial des Nations Unies, souscrit par près de 1200 entreprises en France
- Deux exemples de dérivés ESG très innovants et structurés l’un par BNP Paribas et l’autre par la Société Générale (cocorico !)
